L’école de la « Vie »
Maxence, mon fils le plus intéressé par les grandes questions existentielles et qui possède déjà une impressionnante culture sur le sujet (Infiniment plus que moi au même âge) faisait, l’autre matin, sa promenade quotidienne dans la nature lorsque je l’ai entendu m’appeler.
Arrivé près de lui, je l’ai trouvé observant un oisillon couché sur le côté au pied d’une haie de cyprès. Le volatile était visiblement trop jeune pour avoir quitté de lui-même le nid familial donc branle bas de combat, il faut sauver le soldat à plumes.
Maxence l’a délicatement pris dans ses mains et nous avons interpellé la maisonnée en obtenant 2 réponses, celle de ma belle et celle de Mallory qui a délaissé son piano pour offrir son aide. Ma belle a été chargée de trouver une serviette et un récipient rond pour reconstituer un nid, le pianiste d’utiliser sa dextérité pour capturer quelques insectes.
De mon côté, j’ai profité d’avoir mon portable pour contrôler sur le Net si l’affirmation péremptoire qu’il ne fallait jamais remettre dans son nid un oisillon qui en était tombé avait quelques fondements scientifiques.
Tout s’est déroulé très vite, ma belle est revenue avec un nid dont j’aurais volontiers commandé un modèle à ma taille, Mallory avec quelques mouches qui m’auraient semblé succulentes si j’avais eu des ramiges, en ce qui me concerne je lisais un article sur un site ornithologique quand Maxence s’est inquiété : « Papa, il n’a pas l’air bien… ».
L’oisillon a ouvert son bec 1 ou 2 fois, s’est doucement agité et s’est affaissé dans les mains de Maxence dont les yeux s’étaient écarquillés. J’ai pris l’oisillon qui ne bougeait plus et ai constaté qu’il avait une aile qui semblait étrange, en la dépliant Maxence et moi avons pu voir que son attache n’était pas normale et qu’il souffrait d’une malformation congénitale.
Il m’a fallu expliquer à mes cadets qu’il n’était sûrement pas tombé du nid mais que ses géniteurs l’avaient éjecté car n’ayant aucune chance de pouvoir voler, le nourrir était une perte d’énergie inutile…
Ils ont été très affectés, aussi bien par la mort de l’oisillon dans les mains de Maxence que par cet instinct animal sans compromis. J’ai bien sûr de suite accepté leur proposition qu’ils trouvent un « endroit tranquille » pour le pauvre oiseau et ils sont partis avec lui.
Je ne vous cacherai pas ma surprise lorsqu’un moment plus tard, ils sont revenus pour me montrer…
« Comme cela, il sera bien… » ont-ils ajouté.
C’est sûr les garçons, très bien ! Ah… j’oubliais, ils ont aussi réalisé cette inscription devant « l’endroit tranquille » :
Bon 15 août qui est une date particulièrement sensible lorsqu’il s’agit de terre et de ciel…
